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Métiers et formations Cap vers les transitions et les mutations

Sébastien GOELZER

Dans les cinq à dix ans à venir, quels métiers et compétences seront en vogue, totalement nouveaux ? L’évolution du contexte mondial et des outils technologiques sème des incertitudes pour prévoir sereinement le futur. D’ores et déjà, quelques tendances fortes se dessinent.

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Enseignants de toute la France et représentants de professionnels se sont réunis à l’occasion de la 8e biennale nationale du réseau thématique Hortipaysages, du 13 au 15 octobre à l’école d’horticulture du Breuil, à Paris. Avec leurs collègues et le personnel de l’établissement, ils ont tenté de tracer les contours « des métiers en transition pour les productions horticoles et du paysage ». Dans cette voie, l’enseignement agricole, très impliqué, engage l’avenir – pour l’heure surtout autour de l’agroécologie –, avec les par­tenaires territoriaux et les entreprises, localement.

Les exemples repérés à l’international con­firment la tendance. Un foisonnement d’activités s’inventent, au­tour de l’agroponie, de l’agriculture urbaine ou périurbaine, de l’agroécologie. On évoque même de « nouveaux agriculteurs néocitadins » (p.30).

Les formations évoluent avec les métiers

Évolutions des métiers et formations sont très liées. Ainsi, la biennale a permis de découvrir bon nombre de chan­­gements pédagogiques et de nouvelles formations, certaines élaborées à la carte, au fur et à mesure des besoins, devançant parfois les modifications des référentiels et des diplômes.

Aux antipodes, certains webinaires pendant les confinements, ou des Salons comme celui de l’agriculture à Paris, montrent des développements marqués autour des technologies et des services. L’avenir se dessine entre­ deux extrêmes : nature et high-tech. Sans négliger les fonctions de communicants ou défenseurs des métiers agricoles, comme des Youtubeurs ou écrivains.

Du côté des formations, les élèves sont de plus en plus initiés très concrètement à l’expérimentation. Le lycée Angers Le Fresne a conçu, pour et avec eux, ses nouveaux équipements high-tech (p. 32) et, au Breuil, l’établissement a mis en place de nombreux partenariats expérimentaux, ou avec des laboratoires de la capitale.

Par ailleurs, la santé et la place de l’humain dans les jardins ont mené à la création d’une nouvelle formation de médiateur (p. 33). Si les dernières réformes et les plans ministériels EAP (enseigner à produire autrement) sont très axés sur la mise en situation des élèves, l’apprentissage du raisonnement et la capacité à proposer des so­lutions, le numérique comme la reconnaissance des plantes sauvages ressortent parmi les compétences devenues incontournables pour produire et gérer plus raisonnablement.

Pour redorer l’image des formations et des métiers (p. 34), aux Pays-Bas on mise sur une fondation et des dotations financières. À Orléans (45), on mise sur l’humour pour attirer des jeunes.

Si le monde est en mutation, force est de constater qu’un métier traditionnel revient étonnamment en force : celui de maraîcher, pourtant dédaigné il y a juste une vingtaine d’années. Ses multiples formes (bio, permacul­ture, productions locales, biodiversité…) font rêver les jeunes et des citadins en mal de reconversion. L’attractivité s’est révélée encore plus forte pendant et après les confinements. Restent toutefois des doutes sur la « solvabilité », la réalité économique, des difficultés d’accès aux financements et au foncier...

Odile Maillard

*Voir les voies d’apprentissage en transition sur https://tinyurl.com/2p8auymb

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